La configuration de la pièce

Lorsque l’on veut aménager sa cuisine, il est nécessaire de faire un point sur l’existant. Que me dit cette petite cuisine de 6,5m2 ? A l’achat, nous avons une pièce fermée, orientée au nord-ouest, nécessitant de refaire comme partout ailleurs l’électricité, le sol (d’autant que sous le carrelage, nous trouvons non pas une chape mais directement des solives comblées de sable #surprise).  Il y avait également un escalier qui descendait à l’étage inférieur.
Nous avons décidé de laisser la cuisine à son emplacement (orientation, emplacement près de la porte d’entrée).

Afin de pouvoir bien aménager la pièce, la première chose à faire est de dessiner un plan en tenant compte des cotes. Il s’agit de mesurer les murs et de les reporter sur un feuille à petits carreaux (tu peux choisir un carreau = 10 ou 20cm). Tu mets l’emplacement de la porte, des fenêtres. Tu peux imprimer plusieurs plans des murs et ensuite tu viendras y ajouter tes différentes options d’aménagement.  

En prenant les mesures de la pièce, j’ai vu une chose : la profondeur à gauche de la porte de cuisine n’est pas suffisante pour y mettre de l’électroménager (qui mesure au moins 60cm). Il m’a donc semblé nécessaire de décaler la porte. D’autre part, j’en ai profité pour ouvrir la cloison à droite de la porte en ne laissant que la partie basse pour agrandir visuellement l’espace, permettre d’avoir une vue directe sur le salon et capter la lumière traversante.

La présence de l’escalier m’a posé question dès le début. J’ai cherché de nombreuses solutions pour le sortir de la pièce, avant de trouver celle qui nous a permis d’optimiser la circulation dans la maison et d’éviter que cette petite cuisine soit un lieu de passage pour accéder à un autre étage. (Cela m’a obligée à réinventer l’espace du N-1 mais c’est vraiment pour du mieux !).

Par contre, la présence de la grande fenêtre donnant sur l’arrière de la maison nous a donné envie de construire une terrasse surélevée (la maison étant elle-même surélevée) ce qui fait qu’aux beaux jours, on peut aller prendre un thé, un apéro, un rayon de soleil, un moment de lecture etc en enjambant la fenêtre à l’aide d’une marche cachant un coffre de rangement.

Une cuisine pour quelles fonctions ?

La deuxième chose à regarder et de décider de ce que l’on veut faire dans cette pièce. Ma cuisine est trop petite pour que nous y mangions mais permet largement de cuisiner et d’avoir l’électroménager nécessaire, à condition de bien optimiser l’espace. Mon mot d’ordre personnel est que ce soit un espace fonctionnel et facile à vivre, c'est-à-dire facile d’entretien, pratique avec tout ce dont j’ai besoin, et optimisée au maximum.

En dessinant (avec l’aide de mon menuisier) un rendu de la pièce avec ses meubles et mes premières envies, j’ai constaté que certains choix ne collaient pas, que ce soit au niveau visuel ou pratique. Je me suis donc posée une nouvelle fois pour éclaircir mes différents besoins et réorienter mes choix.

Il est prioritaire pour moi de :
* circuler aisément, en évitant les angles, en trouvant une place pour chaque ustensile de cuisine.
* ranger par catégorie d’objets (je n’ai pas envie d’aller dans les 4 coins de la pièce pour ranger ma vaisselle, ni d’avoir mon grille-pain à gauche et ma bouilloire à droite par manque de place ou de prises électriques). De ce fait, j’ai mesuré les rayonnages de vaisselle d’un côté et ceux des produits alimentaires et d’entretien de l’autre afin d’affiner mes plans
* que l’entretien ménager ne me demande pas d’efforts (exit les moulures sur les portes et tiroirs, la faïence métro (même si je la trouve très jolie… !)
* qu’il y ait assez de prises électriques et revoir les emplacements actuels pour réajuster au besoin.

Je note un regret : J’adore les cuisines où l’on peut s’asseoir près de la fenêtre, siroter un délicieux thé en lisant un livre. Si ma cuisine ne permet pas cela, la construction de la terrasse vient pallier cet inconvénient. Elle a son accès « privé » sur l’arrière de la maison, pour profiter de l’extérieur, des plantes et aromates.

Les challenges à relever

A cette étape, j’en arrive à chercher concrètement des solutions face aux difficultés qui se présentent, en ayant une fois de plus en tête mes besoins et mes priorités. J’ai relevé les points suivants :

Premièrement : Deux pans de murs sont exploitables en hauteur. Cependant, n’étant pas bien grande, je peine à atteindre les éléments de rangement situés en hauteur, d’autant plus s’ils sont profonds. Je m’énerve très facilement quand il faut grimper sur une chaise pour atteindre un plat. Donc optimiser l’espace, oui, mais jouer l’équilibriste non ! J’ai mesuré jusqu’à quelle hauteur je pouvais facilement atteindre des objets du quotidien et constaté que la proposition du menuisier ne correspondait pas à mes besoins sur ce point.
 

Deuxièmement: l’emplacement du lave-vaisselle. Dans les plans dessinés en respectant les cotes de la pièce, 2 emplacements étaient possibles et l’un d’eux me plaisais davantage que l’autre. Mais… mais… mais… c’était sans compter un élément très important : quand le lave-vaisselle est ouvert, ça donne quoi ? Là, mon idée privilégiée s’est avérée peu raisonnable car le lave-vaisselle ouvert empièterait trop sur le passage (mon besoin d’éviter les angles et de circuler facilement n’est plus respecté) et même si l’aménagement général de la pièce me semblait pourtant plus sympa ainsi, j’ai renoncé pour respecter ce besoin.

Troisièmement : le prix. J’ai fait faire un devis par mon menuisier et la hausse des prix des matières premières n’est vraiment pas un leurre, la facture est plus importante que mes prévisions ! Je dois donc faire des compromis, à savoir limiter la quantité de matières premières, tout en conservant la qualité et le savoir-faire de mon menuisier, valeurs importantes à mes yeux.
Cela m’amène à réfléchir à d’autres possibles, sans lâcher sur l’esthétique qui est également un point essentiel pour moi. Comme ma cuisine est semi-ouverte sur la pièce de vie, je souhaite y faire d’autant plus attention. Limiter le nombre de portes et tiroirs me demande d’accepter qu’une partie de ma vaisselle soit visible.  Si ce n’est pas mon envie de départ, je valide car ma vaisselle est assez uniforme. Personnellement, je n’aime pas la vaisselle dépareillée (collection de verres à moutardes et autres mugs souvenir) et du coup, cela restera beau si on en voit une partie.

Quatrièmement : le point précédent m’amène à devoir faire très attention à la décoration et aux couleurs. Le fait d’avoir de la vaisselle visible nécessite-t-il de peindre les murs en couleur pour les habiller, attirer l’œil vers elle plutôt que sur la vaisselle ? Quel style d’étagères ai-je envie de poser ? Moderne, campagne, bohème… Je n’en sais rien encore et cela me demande d’aller plonger dans les magazines et sites en tout genre pour découvrir les styles, astuces de rangement etc.

Au final, aménager ma cuisine selon mes propres critères me demande un certain cheminement, me permettant d’y voir plus clair et d’avancer par étapes. Le projet s’avère un peu plus long que prévu en validant au fur et à mesure mes besoins, j’évite erreurs ou regrets.